Afrique subsaharienne : le FMI annonce une faible accélération de la croissance pour 2020

 

Le dernier rapport du FMI sur l’Afrique subsaharienne fait état d’une croissance de 3,2 % pour l’année 2019 et une faible accélération à 3,6 % pour 2020. Si cette croissance piétine c’est en grande partie à cause d’une conjoncture extérieure fragile, d’une faible diversification des pays exportateurs de pétrole et un Sahel miné par les questions sécuritaires.

La croissance moins importante qu’il y a six mois

Dans son dernier rapport sur l’Afrique subsaharienne, le FMI note une croissance de 3,2 % pour l’année 2019 et une faible accélération à 3,6 % pour 2020. « La croissance est moins importante que prévue il y a 6 mois et reflète des vents contraires, dont certaines incertitudes liées aux tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis », explique Papa N’Diaye, directeur Afrique subsaharienne pour le FMI. Outre la conjoncture extérieure, cette faible accélération de la croissance s’explique par l’essoufflement des exportations de pétrole, des résultats inférieurs aux attentes en Afrique du Sud et un Sahel en proie au terrorisme.

« Les besoins en termes d’emplois sont de 20 millions à l’horizon 2030 »

Face à ces risques, le FMI multiplie les recommandations en direction des pays concernés. Papa N’Diaye, directeur Afrique subsaharienne pour l’institution préconise de diversifier les exportations, seul gage d’une stabilité économique. Il estime par ailleurs qu’une croissance de près de 4% « ce n’est pas suffisant pour créer les emplois nécessaires pour les nouveaux entrants […] Les besoins en termes d’emplois sont de 20 millions à l’horizon 2030. Il faudrait en créer deux fois plus par an pour répondre aux besoins à venir ». Malheureusement, seuls « les pays qui enregistrent des taux de 6% à 7% peuvent soutenir la croissance à travers la création d’emplois et appuyer un secteur privé dynamique ».

Mettre fin au cercle vicieux de l’endettement excessif

Papa N’Diaye souligne aussi la nécessité d’améliorer la gestion des finances publiques pour régler la question des arriérés intérieurs, un « phénomène généralisé » sur le continent. Les effets de ces arriérés intérieurs impactent directement le secteur privé et les secteurs sociaux, tout en accentuant la vulnérabilité du secteur bancaire. Ils affaiblissent également la capacité de la politique budgétaire à soutenir la croissance.

Le directeur Afrique subsaharienne a en outre mis en garde contre les effets pervers des partenariats publics privés (PPP). « Le problème avec les PPP, c’est que les Etats se retrouvent avec une dette importante. Il faut donc des garde-fous pour éviter cela », a-t-il conseillé.

Le prochain rapport du FMI, qui sera publié en avril 2020, se penchera sur l’impact macroéconomique des chocs climatiques.

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