En Ukraine, les arbitres soumis au détecteur de mensonges

Les hommes chargés d’officier les matchs sont désormais scruter grâce au polygraphe. L’initiative promue par le nouveau patron du football ukrainien, Andriy Shevchenko, vise à assainir l’arbitrage ukrainien longtemps miné par des allégations de corruption.

C’est une idée pour le moins originale. Les arbitres affectés à la direction des matchs du championnat de football ukrainien doivent désormais passer au détecteur de mensonges après chaque rencontre.

L’information dévoilée par le site d’information The Athletic indique qu’il s’agit d’une nouvelle réforme dont le promoteur n’est autre que l’ancien joueur international Andriy Shevchenko, Ballon d’or 2004 récemment propulsé à la tête de la fédération ukrainienne de football.

Les arbitres, leurs assistants et observateurs se voient ainsi soumis à une série de questions aléatoires relatives au match arbitré. La teneur desdites questions reste secrète afin de préserver l’intégrité du processus, selon la fédération.

Un football gangrené

Cette dernière affirme qu’il s’agit d’une mesure mise en place afin d’éviter les accusations de partialité et autres corruptions concernant les matchs. « Nous considérons le polygraphe comme une opportunité d’obtenir plus d’informations pour comprendre avec quels arbitres nous pouvons travailler« , témoigne Shevchenko auprès de The Athletic.

Le football ukrainien souffre en effet d’une mauvaise réputation héritée de la période soviétique marquée par des cas de matchs truqués impliquant notamment des clubs d’élite. À l’instar du Dynamo Kiev banni de la Ligue des champions en 1995 pour des accusations de corruption d’un officiel de match.

Les arbitres qui échouent à ce test se voient tout simplement retirer le droit de siffler à nouveau dans le pays. Plusieurs personnes ont déjà passé cette épreuve, qui n’est pas du goût de tout le monde dans le pays, selon The Athletic.

Une extension incertaine

« C’est trop brutal, je pense. Le facteur humain sera toujours présent. Il y aura des erreurs. On ne peut pas y échapper. Mais il y a le filet de sécurité de la VAR. Testons également les entraineurs et les joueurs », a retoqué l’ancien joueur Volodymyr Bohdanovych Sharan, qui a fait connaître son opposition avant le lancement de cette mesure.

Reste que l’initiative n’est pas près de s’arrêter. D’autant qu’elle fait partie d’un certain nombre de réformes comprenant la sélection par tirage au sort des arbitres affectés à chaque rencontre.

Cela contraste avec le procédé en cours ailleurs en Europe où les arbitres décrits comme plus expérimentés héritent des plus grands matchs. Difficile cependant de voir cette méthode adoptée ailleurs au regard du caractère scientifiquement discutable du polygraphe.

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