Mali : une souscription nationale pour pallier l’arrêt brutal de la perfusion internationale ?

Depuis fin mai, la communauté internationale a coupé les vivres au Mali en raison de la crise politique que traverse le pays. Aliou Boubacar Diallo, figure respectée de la vie politique malienne et candidat à la présidentielle de février 2022, estime que le moment est venu de faire preuve de patriotisme à travers une souscription nationale de 1000 milliards FCFA.

Si la situation se normalise progressivement au Mali, la communauté internationale a suspendu la plupart des financements accordés. Une décision qui fragilise encore un pays qui doit faire face à une crise multidimensionnelle historique.

Comme l’a souligné l’homme d’affaires Aliou Boubacar Diallo, troisième homme de la présidentielle de 2018 à l’occasion d’une interview à Radio Kledu, « la situation sécuritaire du pays s’est dégradée. Elle est de plus en plus précaire. Le Mali vit sous perfusion, aussi bien sur le plan sécuritaire qu’économique. Décider d’arrêter la perfusion du malade peut avoir des conséquences très dommageables ».

« Il faut un sursaut national »

Pour que les Maliens reprennent leur pays en main, le fondateur et président d’honneur du parti ADP-Maliba propose une grande souscription nationale. Selon lui, il s’agit d’une occasion pour chaque Malien de montrer son patriotisme. « Moi je pense qu’il faut un sursaut national. Le pays a des moyens pour se défendre, pour se développer, se stabiliser et se sécuriser. Pourquoi ne pas lancer un appel national de 1000 milliards de Francs CFA (à peu près 2 milliards de dollars USD), pour que tout le monde, tous les patriotes souscrivent à cette aide, qu’ils soient à l’intérieur du Mali ou fassent partie de la diaspora », a suggéré M. Diallo.

Une dette intérieure moindre

Aliou Diallo précise que cette souscription nationale pourra se faire sous forme de coupons avec une maturité de dix ans. On pourrait aussi la convertir en or puisque le Mali est un grand producteur de ce minerai (5e au classement africain avec 61,2 tonnes par an). Ses compatriotes pourront d’autant s’engager dans cette contribution que leur pays n’est pas surendetté par rapport à son PIB. « Il y a des pays qui sont endettés à plus de 80 et 90% de leur PIB. Le Mali est endetté à moins de 40% de son PIB. Donc il y a de la marge », rassure le candidat à la prochaine présidentielle, qui entrevoit déjà « un sursaut patriotique sans précédent ».

Celui que de nombreux observateurs considèrent comme le favori de la prochaine présidentielle précise, en outre, que cette collecte nationale « servira à financer la sécurisation du Mali, sa stabilisation et tout ce qu’on attendait de l’extérieur sur le plan budgétaire, jusqu’à la fin de la transition ». Celle-ci devrait intervenir en février 2022, avec l’organisation des élections générales. La présidentielle est particulièrement attendue pour remettre sur les rails l’économie malienne et ouvrir le pays à une nouvelle ère démocratique. Considéré comme le favori de ce scrutin par de récents sondages du cabinet Statix, Aliou Diallo se dit capable de redresser le Mali. Il mise notamment sur la lutte impitoyable contre la corruption et la gabegie au sommet de l’Etat et dans l’administration.

Un plan Marshall pour redresser le Mali

Le philanthrope malien a surtout concocté un ambitieux « plan Marshall pour le Mali » potentiellement doté de 15.000 milliards de Francs CFA. Avec ce fonds, il prévoit le développement harmonieux de tout le pays à travers la construction d’infrastructures et de services dans toutes les régions : routes, ponts, écoles, universités, hôpitaux, centrales électriques, usines, PME, etc. Grâce à ce programme, l’entrepreneur croit pouvoir mettre fin à la pauvreté endémique du pays, au chômage chronique des jeunes, à l’immigration clandestine et au terrorisme. Celui-ci se nourrissant principalement de la misère des jeunes.

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