Hydroma : après le Mali, l’hydrogène naturel va-t-il prendre son essor au Canada ?

Depuis 2010, la société d’exploration et d’exploitation de gaz naturel Hydroma transforme l’hydrogène naturel en électricité verte pour le village de Bourakébougou, au Mali. Elle a récemment lancé des forages en Australie et au Canada, pays qui vient de dévoiler un plan hydrogène à l’horizon 2050. Une aubaine pour son PDG Aliou Diallo ?

Les plans hydrogène se multiplient à travers le monde

Un des 10 principaux producteurs d’hydrogène au monde, le Canada souhaite que d’ici à 2050 au moins 30 % de l’énergie consommée par ses habitants viennent de l’hydrogène. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement fédéral a présenté, mercredi 16 décembre 2020, un plan d’investissement de 1,5 milliard de dollars. Le pays suit ainsi l’exemple du Japon, de la France et de l’Allemagne qui ont récemment dévoilé des stratégies de plusieurs milliards d’euros. L’Allemagne, par exemple, a annoncé 9 milliards d’euros pour devenir le producteur numéro un d’hydrogène dans le monde.

Comme les Etats européens, le Canada veut en premier décarbonner le transport et l’industrie, deux secteurs très pollueurs. Pour cela, il mise sur l’hydrogène vert qu’on peut produire à partir de l’électrolyse de l’eau et d’une source d’énergie renouvelable comme le solaire. « Le Canada est bien placé pour figurer parmi les chefs de file mondiaux de la production d’hydrogène, ce qui contribuera à créer des milliers d’emplois, à faire croître notre économie, à réduire la pollution et à mettre le Canada sur la voie du dépassement de l’objectif de l’Accord de Paris de 2030 », a déclaré mercredi, Jonathan Wilkinson, Ministre de l’Environnement et du Changement climatique du Canada.

Pourquoi pas l’hydrogène naturel ?

Si cette ambition est louable, le Canada peut faire encore mieux en termes d’émissions bas carbone et d’économie budgétaire. En effet, il pourrait s’orienter vers l’hydrogène naturel, une ressource totalement vertueuse car abondante, renouvelable, propre et à moindre coût. Bonne nouvelle : une société opère déjà sur le sol canadien depuis près de dix ans. Il s’agit d’Hydroma, fondée par le milliardaire malien Aliou Diallo. Cette compagnie transforme depuis 2010 l’hydrogène naturel en électricité verte, au Mali.

« Au départ on nous disait que l’hydrogène naturel ne servait à rien, mais nous avons prouvé le contraire. Nous avons réussi à produire de l’électricité avec une unité pilote qu’on a installée en 2012. Sept ans durant, nous avons produit une électricité décarbonée et sans émission de C02 pour le distribuer au village de Bourakébougou : les places publiques, la maison du chef du village, les salles de prière, etc. Cela a augmenté le taux de réussite scolaire, notamment. On pourrait étendre l’exemple de Bourakébougou aux autres villages du cercle de Kati, du Mali et même d’Afrique », a-t-il récemment confié dans une interview accordée à la chaîne Africable Télévison.

Après l’Allemagne, le Canada va-t-il s’intéresser à Aliou Diallo ?

La prochaine étape d’Aliou Diallo c’est de produire l’hydrogène naturel à grande échelle pour l’exporter dans la sous-région et en Europe. Parallèlement, il a lancé des prospections en Australie et au Canada, où des recherches scientifiques suggèrent la présence d’importantes réserves d’hydrogène naturel. Au Canada, où Hydroma a son siège, la société va bientôt effectuer des forages afin d’identifier des puits positifs. Elle pourra ensuite lancer une exploitation industrielle, sans avoir besoin de gros investissements. Fort des avantages de son hydrogène naturel, Aliou Diallo pourrait devenir l’allié du gouvernement fédéral du Canada, dans la réussite de sa transition énergétique. En Europe, l’Allemagne s’intéresse déjà à ses travaux et l’invite régulièrement pour s’imprégner de ses avancées.

 

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