Coronavirus : un demi-million d’emplois détruits en France au premier trimestre

 

L’arrêt brutal de l’activité pendant le confinement, mesure phare contre le coronavirus, a provoqué la destruction de 500 000 emplois en France au premier trimestre 2020, selon une estimation de l’Insee.

En France, l’emploi salarié a chuté de 2,0% au cours du premier trimestre marqué par les répercussions de la crise liée au coronavirus. Ce recul représente un demi-million d’emplois détruits, selon les données publiées jeudi par l’Insee. Fin mars, la France comptait 25 millions de salariés, dont 19,25 millions dans le privé.

Une estimation plus mauvaise que celle de mai

Le premier trimestre 2020 a vu la suppression de 497 400 emplois dans le secteur privé, soit une baisse de 2,5 %, provoquée par un effondrement de 40 % de l’intérim sous l’effet du confinement. Avec cette baisse, la plus importante depuis le début de cette série statistique en 1990, l’emploi intérimaire retrouve un niveau comparable à celui de 2009, au cœur de la crise financière. Au cours de cette période, le recul de l’emploi intérimaire ne s’était établi qu’à environ 13%.

Si l’on ajoute le recul de la fonction publique, qui perd 4 900 emplois (− 0,1 %), l’emploi salarié a reculé au total de 502 400 unités pendant le trimestre, « son plus bas niveau depuis le quatrième trimestre 2017 », d’après l’Insee. Cette estimation est encore plus mauvaise que celle provisoire publiée le 7 mai qui avait fait état de 453 800 emplois détruits sur le trimestre.

La construction moins touchée que les autres secteurs

La baisse concerne tous les secteurs, mais elle est plus forte dans la construction (− 60,5 %) et l’industrie (− 40,7 %) que dans le tertiaire (− 31 %). Hors intérim, les services marchands se replient tout de même fortement : − 1,3 % soit − 150 300 emplois. « La baisse du premier trimestre annule les hausses des trois trimestres précédents et l’emploi dans les services marchands hors intérim retrouve quasiment son niveau de l’année précédente », souligne l’Insee.

L’emploi salarié se replie fortement dans l’hébergement-restauration (− 4,4 % soit − 50 600 emplois) et les « services aux ménages » (− 2,8 % soit − 37 400). Son recul est moins accentué dans les transports (− 0,9 % soit − 12 200) et le commerce (− 0,7 % soit − 22 400 emplois). Dans les services, principalement non marchands, l’emploi salarié baisse de 0,2 %, soit 15 500 emplois en moins. Quant à l’emploi industriel, il recule de 0,4 % (− 11 300 emplois). Il s’agit de la première baisse depuis le premier trimestre 2017.

En outre, l’industrie perd 8 000 emplois par rapport à un an plus tôt (soit − 0,3 %) et la construction décroît de 0,4 % (− 5 600 emplois). L’emploi dans ce secteur n’avait pas baissé depuis fin 2016. Néanmoins, du fait du dynamisme des trimestres précédents, l’emploi dans la construction demeure supérieur de 24 500 à son niveau un an plus tôt (soit + 1,8 %).

Bruno Le Maire s’attend à la destruction de 800 000 emplois au total 

Le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire, qui s’exprimait sur LCI ce jeudi, estime que la France « va retrouver la croissance » et « peut arriver à faire baisser » le chômage ». Mais seulement « si on se retrousse les manches, si nous nous remettons tous au travail, si nous accélérons la reprise économique ». Il souhaite que « l’activité économique retourne à la normale dès cet été ». Mercredi, Bruno Le Maire, a dit s’attendre à ce que la crise économique entraîne la suppression de « 800 000 emplois », soit « 2,8 % de l’emploi total ».

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