Commémorations des 50 ans de la mort de Pablo Picasso

 

La France a lancé la semaine dernière, les commémorations des 50 ans de la mort de Pablo Picasso. Il s’agira principalement d’honorer Fernande Olivier, la première compagne du peintre espagnol. Une occasion parfaite pour rectifier certains points de la vie de l’artiste, cinq ans après le lancement du mouvement #MeToo.

Une cinquantaine d’expositions prévues

La France et l’Espagne ont officiellement lancé, la semaine dernière, les commémorations des cinquante ans de la mort de Pablo Picasso (1881 – 1973), peintre et dessinateur espagnol ayant passé l’essentiel de sa vie en Hexagone. A cette occasion, des spécialistes de l’art vont tenter d’explorer, d’interroger et de partager l’œuvre du maître avec les nouvelles générations.

Elaboré par la Commission binationale entre la France et l’Espagne, la programmation de l’événement s’annonce riche et passionnante avec au moins une cinquantaine d’expositions majeures à travers le monde. On en compte 16 en Espagne, 12 en France et 7 aux Etats Unis. Il y en aura également en Allemagne, en Suisse et en Belgique. Ces représentations vont aborder les grands thèmes du créateur de « Guernica » et des « Demoiselles d’Avignon ».

A mettre en miroir avec le mouvement MeToo

On note par exemple « Cubisme et tradition en trompe-l’œil » à voir au MuMA de New York, « Picasso et la préhistoire » aux musées de l’Homme et d’histoire naturelle de Paris ou « Picasso, le sacré et le profane » au musée Thyssen (Madrid). Le public aura aussi droit à des expositions plus personnelles, concernant en particulier sa vie privée avec « Fernande et Françoise » à voir au Münster (Allemagne) et « Fernande Olivier et Picasso dans l’intimité du Bateau-Lavoir » au musée de Montmartre, à Paris.

Ces derniers sujets se trouvent au cœur de ces commémorations, qui vont honorer Fernande Olivier. C’est la première compagne du peintre espagnol dont l’image a été ternie ces dernières années par des accusations de misogynie et de violences. Les critiques ont principalement exposé depuis le lancement du mouvement #MeToo en 2017, après l’éclatement du scandale Harvey Weinstein. Ce producteur de cinéma a été condamné le 24 février 2020 à 23 ans de prison pour agressions sexuelles sur plus de 90 femmes.

Picasso menacé par la cancel culture

A l’occasion de l’anniversaire des cinquante ans de la mort de Pablo Picasso, plusieurs critiques d’art vont ainsi proposer des relectures de la vie et de l’œuvre du peintre pour s’adresser à un jeune public, plus sensible aux remises en question. Ils reposeront leurs analyses sur divers ouvrages polémiques, qui ont dressé un portrait très sombre du co-fondateur du Cubisme. Mais surtout sur des podcasts féministes le dépeignant comme un homme violent et destructeur, qui n’hésite pas à abuser de très jeunes femmes.

La plupart des portraits ne reposent toutefois pas sur des sources historiques fiables. D’où une certaine méfiance dans le milieu artistique, alors que la « cancel culture » enfle partout. Cette tendance à vouloir supprimer des personnalités célèbres ou à récrire leur histoire de façon négative pour de présumés comportement sexistes commence à faire grincer les dents. Heureusement, une bonne partie des expositions se consacreront aux témoignages rares de sa compagne sur le travail de Picasso, mais aussi sur ses propres œuvres littéraires.

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