Michel Barnier lève un coin de voile sur sa politique générale
Sur France 2 ce dimanche, Michel Barnier a donné une idée de la trajectoire de son mandat, alors que sa déclaration de politique générale est attendue le 1er octobre prochain. Le nouveau Premier ministre a assuré qu’il préservera les « grandes lois » de « progrès social ou sociétal » comme celles sur l’IVG et le PMA. Il a aussi promis de prendre le temps d’améliorer la très contestée réforme des retraites.
Michel Barnier a présenté, le samedi 21 septembre, le nouveau gouvernement français, composé de 20 ministres, 17 ministres délégués et 4 secrétaires d’Etat. Au lendemain de cette annonce, le Premier ministre était l’invité du 20 heures de France 2, ce dimanche 22 septembre. Au cours de son intervention, il a donné une idée de la trajectoire de son mandat, alors que sa déclaration de politique générale est attendue le 1er octobre prochain.
Michel Barnier donne des assurances sur les progrès sociaux et sociétaux
Michel Barnier a d’abord rassuré sur le fait qu’il va défendre et préserver les « grandes lois » de « progrès social ou sociétal » comme celles sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG), l’assistance médicale à la procréation (PMA) et le mariage pour tous. « Je serai un rempart pour qu’on préserve l’ensemble de ces droits acquis », a-t-il garanti, en insistant sur le fait qu’il « n’y a aucune ambiguïté » sur ce point. Le locataire de Matignon croit qu’il faut davantage protéger ces acquis, qu’ils sont de plus en plus remis en cause dans de grandes démocraties comme les Etats Unis.
Le Premier ministre ne veut pas alourdir l’impôt pour les plus modestes
Concernant le déficit de la France, qui devrait se creuser à 6,2% du PIB l’année prochaine, le nouveau chef du gouvernement a promis de ne « pas alourdir encore l’impôt sur l’ensemble des Français », comme le suggèrent certains. Michel Barnier dit vouloir préserver de hausses « les gens les plus modestes, les gens qui travaillent, les classes moyennes ». En revanche, il compte bien taxer davantage les plus riches, qui « doivent prendre part à l’effort de solidarité ». Il refuse cependant de se prononcer sur un éventuel rétablissement de l’ISF, réclamé par la gauche.
Michel Barnier prendra le temps d’améliorer la réforme des retraites abrogée
En outre, au sujet de la très controversée réforme des retraites, le successeur de Gabriel Attal a indiqué qu’il souhaitait « prendre le temps de (l’) améliorer ». Entré en vigueur il y a un an, ce texte a été vivement contesté dans la rue par les Français, mais l’exécutif l’a fait passer en force grâce au fameux 49.3. Cette réforme des retraites fixe le report progressif de l’âge légal de départ à 64 ans. Comme les syndicats, la gauche et le Rassemblement national (RN) exigent son abolition.
La CGT veut voir le texte abrogé
Michel Barnier souhaite « faire confiance aux partenaires sociaux pour améliorer cette loi, pour la réformer ». Toutefois, le Premier ministre se montre soucieux des finances de la France. « On a une loi qui prévoit un cadre financier et je pense que ce cadre financier doit être préservé », a-t-il estimé. Pour la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, « ce qu’il faut, c’est que cette réforme ne s’applique pas, qu’elle soit abrogée ».
LFI va présenter une proposition de loi en ce sens
Sophie Binet rappelle d’ailleurs que « la défaite cinglante aux élections européennes et aux élections législatives » d’Emmanuel Macron est liée à « cette réforme des retraites ». Selon elle, « une majorité de députés veulent abroger la réforme des retraites », rejoignant ainsi l’opinion générale. D’ailleurs, les parlementaires de La France Insoumise (LFI) comptent présenter leur propre proposition de loi pour abroger la réforme des retraites fin novembre. Ils ne soutiennent pas celle du RN, attendue sur le bureau de l’Assemblée nationale fin octobre.