Chine : ce troisième enfant dont personne ne veut

Le pays menacé de vieillissement vient d’autoriser les couples à avoir un troisième enfant. Sans grand enthousiasme pour l’instant de la part d’une population prise dans l’étau d’un quotidien de plus en plus exigeant.

La Chine va devoir se montrer très convaincante pour réussir à faire repartir sa natalité. Les premières réactions après la décision des autorités de permettre à partir du 31 mai à chaque couple d’avoir trois enfants oscillent entre désintéressement et désapprobation. Un sondage concocté pour la circonstance par l’agence de presse officielle, Chine nouvelle, a même dû être retiré des réseaux sociaux, tant les « non » se multipliés.

Pour de nombreux Chinois, avoir un ou deux enfants s’accompagne déjà d’énormes sacrifices, alors il n’est pas question d’en rajouter un troisième. En cause, un ensemble de facteurs d’ordre existentiel. En effet, la plupart des couples sont des enfants uniques ayant à charge leurs deux parents, puisque l’espérance de vie augmente dans le pays. Dans ces conditions, s’autoriser avoir plus d’un enfant relève d’une aberration pour les mariés. D’autant que le logement et l’éducation entre autres, coûtent plus chers chaque année. Par ailleurs, travailler devient plus exigeant. Nombreuses sont les entreprises qui exigent de leurs salariés des horaires extrêmement élastiques.

Le risque d’un déclin rapide de la population

Il y a pourtant urgence à multiplier les naissances, selon Parti communiste chinois. En témoigne l’assouplissement de sa politique de natalité décidée la semaine écoulée suite à un rapport inquiétant de l’état démographique du pays. Les données du dernier recensement de la population révèlent en effet que le pays le plus peuplé du monde risque de ne plus le demeurer pour longtemps en raison d’un taux de natalité en net recul au fil des années.

Seulement 12 millions de nouveau-nés ont été enregistrés en 2020 contre 14,65 millions un an plus tôt. Un chiffre d’autant plus inquiétant qu’il témoigne d’une baisse des naissances jamais notée dans le pays depuis 60 ans. Alors que la Chine avait assoupli fin 2015 après plus de trois décennies, sa politique de l’enfant unique en autorisant les conjoints à avoir un deuxième enfant. Mais le baby-boom attendu n’est toujours pas au rendez-vous. Et à ce rythme, le pays de 1,411 milliard d’habitants pourrait se voir dépasser par le voisin indien dont la population était estimée à 1,38 milliard d’habitants en 2020. Une perspective redoutée par le régime communiste pour qui une ressource humaine abondante est d’un enjeu capital.

Les mesures incitatives promises pour accompagner cette libéralisation des naissances seront d’une grande importance.

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