Coronavirus : les demandes de chômage partiel en forte hausse
À cause de la propagation du coronavirus, plus de 1.700 entreprises – à ce jour- ont demandé à bénéficier du chômage partiel. C’est à peu près le double du chiffre (900) annoncé dimanche par la ministre du Travail Muriel Pénicaud. Le tourisme, l’hôtellerie et les transports sont les secteurs les plus touchés.
Déjà 30.000 salariés concernés
Les répercussions du coronavirus sur l’économie française commencent à se faire sentir. Mercredi 11 mars, plus de 1.725 entreprises de plus de 250 salariés ont fait des demandes de chômage partiel auprès des services du ministère du Travail. Cela représentait 30.000 salariés sur l’ensemble du territoire national. Dimanche, la ministre du Travail Muriel Pénicaud a annoncé que 900 entreprises avaient demandé à bénéficier de ce dispositif.
Le chômage partiel ou technique s’adresse aux entreprises qui ne peuvent pas maintenir leurs activités à cause du coronavirus. Dans ce cas-là, le contrat de travail est suspendu, mais pas rompu. Les salariés ne deviennent pas demandeurs d’emploi. L’entreprise paie alors 70% du salaire brut. L’Etat et l’Unedic rembourse aujourd’hui 7,7 euros par heure travaillée.
Un effet domino sur l’économie française
Sans surprise, les trois secteurs les plus menacés par la baisse de l’activité due au coronavirus sont le tourisme, l’hôtellerie et les transports. Le tourisme souffre des mesures de confinement de la population et de la chute brutale de la fréquentation chinoise. L’hôtellerie, elle, fait face à de nombreuses annulations pour les réservations et visites d’établissements culturels. Il y a aussi l’annulation ou les reports de salons et événements en France. Ce qui a provoqué des chutes de fréquentation des établissements hôteliers et restaurants liés aux voyages d’affaires. Dans les transports, les compagnies aériennes s’attendent à traverser une crise brutale cette année.
L’industrie est une autre grande victime du coronavirus. L’Italie, second partenaire commercial de la France d’après de récentes statistiques du Trésor, a décidé de mettre l’ensemble des régions de la péninsule sous quarantaine. Cette paralysie de l’activité économique transalpine pourrait avoir de graves répercussions sur l’industrie française.
Le gouvernement renforce le recours au chômage partiel
« Au regard de l’impact prévisible du COVID-19 sur l’activité économique et de la déstabilisation des places financières observée, le président de la république et le gouvernement ont détaillé la batterie de mesures destinée à soutenir les entreprises et les salariés : report de charges sociales, dégrèvements d’impôts, renfort de la BPI pour soutenir la trésorerie, renforcement du recours au chômage partiel et solidarité économique dans l’exercice de la commande publique », a rappelé l’Elysée à l’issue du conseil des ministres de mercredi.
Dans le cadre du renforcement du chômage partiel, Muriel Pénicaud a annoncé que l’exécutif allait « monter le remboursement au niveau du SMIC (7,7 euros par heure travaillée actuellement) à 8,04 euros ». Elle précise que « C’est un coût supplémentaire mais ce n’est pas le sujet ». Le 9 mars, le gouvernement a estimé à 52 millions d’euros le coût du chômage partiel des 15 000 premiers salariés concernés par le dispositif.