Laurent Gbagbo réhabilité par la justice internationale

L’ancien chef de l’État ivoirien a été acquitté mercredi 31 mars 2021, des chefs d’accusation le visant depuis bientôt une décennie à la Cour pénale internationale (CPI). Au grand bonheur de ses soutiens qui attendent désormais le retour au bercail d’un homme demeuré populaire malgré son éloignement du pays.

Clap de fin. La justice a définitivement tranché le cas de Laurent Gbagbo. L’ancien président ivoirien accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité pour son rôle présumé dans les tensions politiques de 2011 a été blanchi par la CPI mercredi dernier. La juridiction chargée d’examiner l’affaire en appel a tout bonnement suivi la décision prononcée en première instance le 15 janvier 2019, en décidant de la relaxe du fondateur du Front populaire ivoirien (FPI) et de son ancien ministre, Charles Blé Goudé.

Un pied de nez à la CPI

Cette décision attendue par l’ancien président et ses soutiens parachève la défaite de la CPI sur le dossier ivoirien. Elle constitue surtout une cuisante défaite pour cette juridiction internationale trop souvent décriée pour impartialité. Une situation mise en évidence par la gestion de conflit post-électoral de 2011 dont certains acteurs majeurs restent encore imperturbables aujourd’hui malgré leur implication avérée dans la crise.

Car depuis ces événements meurtriers (au moins 3 000 morts), seul le camp Gbagbo a été confronté à la justice, avec bien souvent des personnes contraintes à l’exil. Pendant que l’autre partie, celle des « vainqueurs », est aux commandes de l’État ivoirien.

Gbagbo en route pour la Côte d’Ivoire

Première conséquence de cette nouvelle décision judiciaire concernant Laurent Gbagbo : l’homme peut désormais se déplacer comme il le souhaite. Depuis son acquittement en première instance, avec Blé Goudé, l’ex-président du FPI était en liberté sous conditions. Outre le fait de demeurer près de la CPI dont le siège se trouve à La Haye, il lui était interdit de se rendre dans un quelconque pays sans l’accord préalable des autorités. Une condition dont a sans doute usé le pouvoir ivoirien, maintes fois accusé par l’entourage de Gbagbo, de faire échec à son projet de retour au pays. Le souhait manifesté par l’ancien président s’étant notamment heurté au refus de lui octroyer un passeport, selon ses avocats.

Rien n’empêche plus désormais le septuagénaire de retrouver sa famille politique et ses sympathisants qui l’attendent nombreux en Côte d’Ivoire, où son influence n’aura manifestement pas faibli après dix ans d’absence.

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