Afrique : Les véhicules d’occasion, un obstacle majeur pour les constructeurs automobiles

En Afrique, la vente de véhicules d’occasion a enregistré une forte croissance ces dernières années. Cette tendance porte un coup aux chiffres d’affaires des gros constructeurs automobiles. Ceux-ci ont décidé de s’associer pour mettre la pression sur les gouvernements africains afin de réduire les importations de véhicules de seconde main.

La pauvreté et les voitures d’occasion font bon ménage

Contrairement aux autres continents, en Afrique les véhicules d’occasion ont la côte. De Nairobi, à Abidjan en passant par Accra et Durban, les voitures de « seconde main » importées d’Asie ou du Moyen Orient inondent le marché automobile local. Les populations n’ayant généralement pas les moyens de s’offrir une voiture neuve. Mais pour les géants de la construction automobile, les véhicules d’occasion doivent cesser de déferler sur le marché africain car ils constituent un gros obstacle à leur croissance. C’est pourquoi, ces constructeurs mettent la pression sur les gouvernements afin de réduire les importations de véhicules en Afrique subsaharienne tout en permettant à la production locale de se développer.

L’Afrique, un marché d’avenir qui doit décoller

Volkswagen, BMW, Toyota, Peugeot, Nissan et autres sont prêts à installer davantage d’usines d’assemblage en Afrique pour développer cette production locale. Ces constructeurs ont conscience que le continent africain représente un marché potentiel, qu’il faudra réguler dès maintenant. « La question en Afrique n’est pas de savoir si c’est un marché d’avenir mais plutôt quand il va décoller, a déclaré à Reuters Mike Whitfield, responsable de Nissan pour l’Afrique.

Craig Parker, directeur de la recherche pour l’Afrique au cabinet d’études Frost & Sullivan a indiqué que « Cela dépendra en grande partie de la capacité des gouvernements africains à endiguer les importations de voitures d’occasion et de la compétitivité au niveau tarifaire des véhicules neufs ».

Les Etats africains s’engagent dans la lutte contre la contrebande

Répondant aux inquiétudes des géants de la construction, plusieurs gouvernements ont institué des décrets interdisant l’importation de véhicules âgés de plus de 5 ans (Côte d’Ivoire) ou de plus de 3 ans (Kenya). Certains Etats ont également annoncé que les constructeurs disposant d’usines locales d’assemblage pourraient bénéficier d’une exonération fiscale et d’une exemption de droits de douane sur 10 ans. C’est le cas du Nigeria, du Kenya et du Ghana.

De l’avis de Thomas Schäfer, responsable des activités de Volkswagen en Afrique, si les bonnes décisions sont prises, le marché des voitures neuves en Afrique subsaharienne pourrait s’envoler jusqu’à atteindre trois voire quatre millions d’unités vendues dans les prochaines années, contre 420.000 en 2017.

 

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