France : Xi Jinping va ouvrir le marché chinois à certains de nos produits
A l’occasion de sa visite de deux jours en France, Xi Jinping a pris l’engagement d’ouvrir davantage le marché chinois à certains produits français. Il s’agit de la volaille, des intestins de porc et des vins à indications géographiques protégées. D’autres devront attendre, comme le cognac.
Cette semaine, Xi Jinping a effectué en France une visite d’Etat de deux jours (du lundi 6 au mardi 7 mai), dans le cadre de la célébration des 60 ans de relations diplomatiques entre la Chine et la France. Au cours de son séjour, le président chinois a assisté à une cérémonie aux Invalides et pris part à un dîner d’Etat à l’Elysée. Il a également eu droit à une escapade dans les Pyrénées, à l’invitation de son homologue français Emmanuel Macron. Sur place, il a profité d’un bon déjeuner sur la terrasse du restaurant L’Étape du Berger, situé au col du Tourmalet (Hautes-Pyrénées).
Possibilité d’exporter de la volaille
Pendant cette visite, les deux chefs d’Etat ont discuté de certains sujets, dont la guerre en Ukraine et la trêve olympique. Ils ont aussi parlé commerce. Xi Jinping et Emmanuel Macron ont adopté une déclaration conjointe relative aux échanges et à la coopération agricoles entre leurs deux pays. Dans cette déclaration, le dirigeant chinois a pris l’engagement d’ouvrir plus largement l’immense marché chinois aux produits français. Il a promis que la France pourra continuer à exporter de la volaille, même en cas de détection de la grippe aviaire. À condition, toutefois, que la viande provienne de zones indemnes du virus.
Xi Jinping autorise l’importation de nouvelles parties du porc
Xi Jinping a également accepté d’autoriser l’importation de nouvelles parties du porc, les abats blancs. Il s’agit de ces pièces très riches en collagène, qu’on n’apprécie pas trop en France, mais dont raffolent les Chinois. Parmi ces parties on trouve l’intestin, l’estomac, la rate, la tête, les pieds et les oreilles. Concernant la viande bovine, Pékin ne veut pas prendre de décisions pour l’instant. La France dit qu’elle travaille toujours sur la levée complète de l’embargo lié à la vache folle, sur la base de la sécurité garantie.
Xi Jinping et Macron discutent de l’ouverture du marché chinois à la luzerne déshydratée
La Chine a décrété un embargo total sur la viande bovine française en 2001 à la suite de la crise de la vache folle. En 2018, elle a signé avec la France un accord levant partiellement cette mesure. Mais cet accord ne concerne que certains morceaux de bovins de moins de 30 mois. Xi Jinping et Emmanuel Macron ont en outre déclaré discuter de l’ouverture du marché chinois à la luzerne déshydratée. Cet aliment riche en protéines sert à l’alimentation du bétail. La France en est le deuxième producteur européen derrière l’Espagne.
Reconnaissance des appellations « Mâcon » et « Gevrey-Chambertin par la législation chinoise
Du côté des boissons, les deux parties ont convenu de poursuivre la promotion et la structuration de la filière, ainsi que de faciliter la coopération dans le secteur vitivinicole en Chine, notamment par la protection de la propriété intellectuelle. En attendant, Paris salue la reconnaissance en mai 2024, par la législation chinoise, des appellations « Mâcon » et « Gevrey-Chambertin ». Il compter mener d’autres travaux pour faire enregistrer davantage d’IG de vins de Bourgogne au cours de l’année 2025.
Le cognac pas encore concerné
Pour ce qui concerne le cognac, la filière espérait l’annonce par Xi Jinping d’une suspension de l’examen le visant. En janvier dernier, Pékin a lancé une enquête antidumping sur les eaux-de-vie de vin importées d’Union européenne, dont le spiritueux charentais. Cette mesure serait une réponse à l’enquête européenne sur les subventions aux voitures électriques produites en Chine. Macron a seulement obtenu que les droits de douane ne soient pas appliqués dans l’immédiat. Les autorités chinoises attendent les résultats de l’UE pour prendre une décision.