Violences dans le sport : près de 1 200 interdictions d’exercer depuis le lancement de « Signal-Sports »
Le ministère des Sports a publié mercredi un nouveau bilan de la plate-forme « Signal-Sports », créée en 2019 pour recueillir les signalements de violences dans le milieu sportif. En six ans, près de 1 200 interdictions d’exercer ont été prononcées à la suite d’alertes transmises via ce dispositif, en grande majorité liées à des violences sexuelles.
Une plate-forme devenue un outil central de signalement
« Signal-Sports » peut être saisie par toute personne — victime, témoin ou proche — confrontée à une situation de violence dans le cadre d’une activité sportive. Depuis sa création, la cellule a reçu et analysé 3 100 signalements, dont 2 400 relevaient directement des compétences du ministère des Sports.
Ces dossiers ont conduit les préfets à prononcer près de 1 200 mesures administratives d’interdiction d’exercer, en particulier pour des fonctions d’encadrement auprès de mineurs. Le ministère précise que 60 % des signalements concernaient des violences à caractère sexuel, les autres portant sur des violences psychologiques ou morales.
Une obligation d’information pour 330 000 structures sportives
Ce bilan intervient alors qu’entre en vigueur l’obligation, pour près de 330 000 établissements d’activités physiques et sportives (EAPS), d’afficher dans leurs locaux les informations relatives à la plate-forme. Une mesure destinée à renforcer la visibilité du dispositif, encore insuffisamment connu du grand public.
Pour la seule période allant du 1er janvier au 31 octobre 2025, 703 signalements ont été transmis aux services départementaux du ministère afin de mener des enquêtes administratives. Les autorités sportives estiment que le volume de signalements témoigne d’une parole qui se libère progressivement grâce à l’existence de cette cellule.
Une politique renforcée de contrôle des antécédents
Depuis 2021, les contrôles d’honorabilité — un dispositif permettant de vérifier les antécédents judiciaires des personnes exerçant des fonctions d’encadrement — se sont aussi largement renforcés. Le ministère fait état de 4,4 millions de contrôles effectués en quatre ans, concernant d’abord les éducateurs bénévoles puis, progressivement, les arbitres, maîtres-nageurs et autres encadrants.
Ces vérifications ont entraîné, depuis leur mise en place, l’éloignement administratif de 1 000 personnes, interdites d’exercer toute responsabilité auprès du public au niveau national. Le ministère parle d’un « constat accablant » qui justifie l’extension constante de ces contrôles.
Un outil clé dans la lutte contre les violences
La ministre des Sports, Marina Ferrari, salue le rôle joué par la plate-forme dans la libération de la parole. « La mise en place de la cellule Signal-Sports en 2019 a été une étape déterminante dans la lutte contre les violences dans le sport », déclare-t-elle. Elle rend hommage au « courage des victimes et des témoins » qui contribuent à faire du milieu sportif « un espace de respect, de confiance et d’émancipation ».
Le ministère doit poursuivre dans les prochains mois l’évaluation du dispositif et examiner de nouvelles pistes pour renforcer la prévention, la détection et la protection des publics les plus vulnérables.
