Produits alimentaires : la flambée des prix devenue effective

 

D’après des données d’IRI publiées mardi, les prix des produits alimentaires ont augmenté de 1,4 point entre mars et avril et frôle désormais les 3% sur un an. Cette inflation concerne particulièrement les pâtes, les steaks hachés surgelés et les huiles. Elle devrait s’accélérer les mois à venir à cause notamment de la guerre en Ukraine.

Les prix des pâtes gonflent énormément

Pressentie depuis quelques semaines, la flambée des prix est devenue effective en grande distribution. D’après IRI, l’inflation des produits alimentaires a augmenté de 1,4 point entre mars et avril pour plus de 90% des catégories PGC FLS, et frôle désormais les 3% sur un an. Ce niveau n’avait jamais été constaté par l’institut depuis quatorze ans, c’est-à-dire depuis la crise économique de la mi-2008. La hausse avait alors atteint 3% pour l’alimentation et 4,7% tous produits confondus. Depuis la fin des années 2000, on a plutôt constaté une déflation et au pis une stabilisation.

Selon les données d’IRI, les pâtes ont enregistré la plus forte hausse de prix sur un an, à +15,3 %. Elles sont suivies des steaks hachés surgelés (+11,3 %), de la farine (+11,2%) et des huiles (+10%). Viennent ensuite les moutardes (+9,26 %), le café (+ 8,2 %), la semoule (+ 7,5 %), le beurre (+ 5,4 %), la volaille (+ 4,7 %) et les œufs (+ 3,9 %). Evidemment, certains produits ont connu une déflation, à l’image du jambon blanc, dont le prix a baissé de 1,3 % sur cette période. Pour ce qui concerne les papiers ( toilette, mouchoirs), les tarifs ont progressé de 6%.

Plusieurs facteurs à l’origine de l’inflation

La hausse des prix de 3% sur un an est le résultat des négociations commerciales entre industriels et distributeurs, qui décident des prix annuels des produits à marque nationale. Les discussions ont pris fin le 1er mars dernier, mais le gouvernement a demandé aux différents acteurs de revenir sur la table des pourparlers. Objectif ; prendre en compte les conséquences de la guerre en Ukraine, qui provoque une explosion des coûts des matières premières, des emballages, du transport et des énergies. On peut ajouter à ces facteurs, l’épidémie de grippe aviaire. Celle-ci déstabilise la filière volailles et fait craindre une importante baisse de la production de poulets et d’œufs.

Une inflation de 5% possible d’ici l’été prochain

L’inflation devrait se poursuivre dans les mois à venir selon les spécialistes du secteur de l’agroalimentaire. On pense que la prolongation du conflit ukrainien va ajouter une tension supplémentaire dans l’approvisionnement de l’énergie et des matières premières agricoles de base de l’alimentation humaine et animale. L’UE prépare aussi une série de sanctions contre la Russie, principal fournisseur de gaz et de pétrole de l’Europe.

Elle ne veut plus financer indirectement la guerre en Ukraine par ses achats énergétiques. En 2021, Moscou avait empoché plus de 80 milliards de dollars. Cette année, il a déjà encaissé 48 milliards. De quoi financer sa campagne militaire. L’inflation est ainsi attendue à +5 % dans la grande distribution, au début de l’été prochain. Un niveau potentiellement inédit depuis la crise économique de 2008 (+4,7 % tous produits confondus).

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