France : la quête élyséenne de Montebourg terminée sitôt lancée ?

L’ancien ministre pourrait déjà dire adieu à tout espoir de faire bonne figure à la présidentielle d’avril prochain. En cause, une gaffe aux lourdes conséquences, commise dans la journée du 7 novembre.

Arnaud Montebourg, à l’origine pas suffisamment solide sur ses deux jambes s’est – le comble – tiré une balle dans le pied. Son équilibre n’en est que réduit depuis dans cette précampagne électorale. Dans cette nuit des longs couteaux qu’est la présidentielle, où tous les coups sont permis, difficile d’imaginer l’ancien ministre de l’Économie exister désormais au-delà de la caricature. L’intéressé même ayant travaillé à son propre discrédit.

Pour comprendre ce que d’aucuns soupçonnent déjà d’être le début de la fin de l’aventure présidentielle de Montebourg, il faut remonter au dimanche 7 novembre. Alors accueilli dans l’émission « Grand jury LCI/RTL/Le Figaro », l’ancien député fait sur l’immigration, une proposition tristement célèbre désormais et totalement en porte-à-faux avec la ligne censée être le sien, en militant de gauche. Il a en effet indiqué qu’en cas d’accession à la magistrature suprême, être prêt à geler les transferts de fonds des immigrés vers les pays d’origine afin d’obtenir de ces derniers le rapatriement, tel que le stipulent les accords de coopération en la matière, de leurs concitoyens en situation irrégulière sur le sol français.

Malaise général

La mesure plusieurs fois martelée sur les antennes laisse les journalistes stupéfaits. « Même la droite ne propose pas ça », glisse même l’un d’eux. Mais Montebourg soutient mordicus sa proposition, indiquant que c’est le seul moyen pour la France d’obtenir des résultats tangibles sur la question des migrants illégaux.

Dans la classe politique, celle de gauche notamment, le malaise est tel que les réprobations fusent immédiatement sur les réseaux sociaux. Jean-Luc Mélenchon, Sandrine Rousseau, Olivier Faure pour ne citer que ceux-là, désapprouvent ce glissement de l’intervenant vers l’extrême droite. Car même si Arnaud Montebourg l’ignore, sa mesure a d’ores et déjà été proposée par Marine Le Pen et Éric Zemmour par le passé.

Incompréhension ?

Même dans le camp de l’ancien ministre de François Hollande, l’annonce ne passe pas. Montebourg qui s’est fait, de son propre aveu, « engueuler » sur la question tente d’éteindre l’incendie lundi 8 novembre dans la presse. Il plaide notamment une « incompréhension », assurant viser les États plutôt les fonds privés pour lesquels les migrants suent sang et eau dans les pays d’accueil.

Mais le feu continue de couver et fait perdre des plumes au candidat. Un collectif de jeunes a notamment décidé de lui retirer son soutien. Montebourg qui place sa campagne sous le sceau de la « remontada », ne risque pas de remonter grand-chose à cette allure.

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